L’Association pour la recherche sur les catastrophes et les risques en anthropologie (ARCRA) a été fondée par quatre chercheurs en novembre 2007, Violaine Girard, Julien Langumier, Cécile Quésada et Sandrine Revet, qui avaient achevé ou étaient en passe de terminer leur thèse d’ethnologie qui portaient sur des terrains marqués par des catastrophes naturelles ou un risque industriel.
La concordance de ces travaux ne tient pas tant au hasard qu’à l’émergence d’un nouveau domaine de recherche en sciences sociales en France, déjà constitué en histoire, sociologie ou géographie, encore balbutiant en ethnologie. L’occurrence d’une catastrophe ou la présence d’un risque sur un territoire est en effet souvent rapportée comme un élément de contexte influant sur le déroulement de l’enquête ethnographique, voire un événement perturbateur de la société étudiée mais elles ne sont pas considérées comme des objets de recherche à part entière.
La catastrophe soudaine, médiatisée et ponctuelle rompt le quotidien et provoque l’entrée de nombreux acteurs sur le lieu du drame. Saturée de discours et de mises en récits, elle interroge la démarche ethnographique attentive au quotidien, à l’ordinaire, aux pratiques et aux représentations d’un groupe circonscrit. A l’inverse, en dehors de la manifestation éclatante de la catastrophe, le risque qui menace certains territoires apparaît fuyant sur le terrain, jusqu’à devenir une question imposée par l’enquêteur, qui peut tendre à la surinterprétation.
Ces difficultés méthodologiques ne doivent pourtant pas détourner le regard anthropologique de ces objets qui, au-delà de leur actualité, articulent le temps court et le temps long, la mémoire et l’oubli, le local et le global, les rapports entre l’homme et la nature, les représentations hybrides qui recomposent des données techniques, des constructions identitaires et des explications symboliques.
L’ARCRA est une structure associative dont le but est d’ouvrir un espace d’échange et de dialogue scientifique sur les regards que l’anthropologie porte aujourd’hui sur le risque et la catastrophe. Aux côtés de l’histoire des catastrophes, du paradigme de la société du risque ou encore la sociologie des désastres nord-américaine, il s’agit d’identifier l’apport spécifique de l’ethnologie sur ces questions. En retour, l’intérêt porté pour des objets peu académiques ouvrent une réflexion sur les problématiques et les méthodes de la discipline anthropologique.
Pour répondre à cette ambition, l’association entend susciter et soutenir des rencontres scientifiques tout en assurant une capitalisation des recherches et des réflexions. Il s’agit aussi de promouvoir des formes collectives d’organisation du travail de recherche qui démultiplient les possibilités de nouer un dialogue pluridisciplinaire et international.
Entretien avec Sandrine Revet
par David Bornstein & Florent Guénard
Sandrine Revet défend une approche ethnographique des catastrophes afin de comprendre, au delà du strict bilan, les effets d’un désastre sur les politiques publiques, mais aussi et surtout sur les comportements et croyances des populations. Dans cet entretien, elle s’interroge sur le renouveau actuel des Disaster Studies et montre comment celles-ci se sont structurées depuis la deuxième.
Suite à la journée d’études du Groupe de recherche international (GDRI) du Musée du quai Branly intitulée “L’expression du désastre : entre épuisement et création” (23 septembre 2008), Barbara Glowczewski et Alexandre Soucaille ont dirigé le dernier numéro des Cahiers d’anthropologie sociale sous le titre “Désastres” (n° 7, septembre 2021). Les éditions de l’Herne, que nous remercions ici, nous ont permis de publier en ligne sur le site d’ARCRA la contribution à ce travail collectif que nous avons écrite ensemble Sandrine et Julien. © D.R.
Revet S., 2020, « Le sens du désastre. Les multiples interprétations d’une catastrophe « naturelle » au Venezuela, Terrain, n° 54, pp. 42-55.
En 1999, des coulées de boue ravagent le littoral vénézuélien. Suite à cette catastrophe naturelle d’une violence extraordinaire, on assiste à de nombreuses opérations tentant d’expliquer l’événement, de lui donner un sens. Cette entreprise collective, qui permet non seulement aux victimes mais au pays tout entier de signifier la catastrophe, a également pour résultat de définir des actions susceptibles d’éviter qu’une telle tragédie ne vienne à se reproduire. L’ensemble des outils mis en œuvre pour dénouer la catastrophe renvoie à différents scénarios qui offrent des cadres de pensée et d’action. L’article met en lumière la façon dont la symbolique religieuse, le calendrier astrologique lunaire, la pensée naturaliste ou la rhétorique du risque coexistent et sont convoquées alternativement par les différents acteurs impliqués – institutions, Églises, habitants, journalistes, hommes politiques.
Sandrine Revet, Cultures & Conflits, n° 75, hiver 2009, p. 33-51
L’article analyse les grammaires de légitimation utilisées par les organisations internationales qui s’inscrivent dans le champ de la gestion des risques et des catastrophes « naturelles ». Après avoir décrit l’espace constitué depuis les années 1980 par les organisations internationales autour de cette thématique, il met en lumière les différentes grammaires de légitimation et d’action mises en concurrence au sein de cet espace. Il montre l’importance croissante dans ce domaine de la notion de « sécurité » et l’impact de ses transformations récentes.
Sandrine Revet, « Christian Delécraz & Laurie Durussel, eds, Scénario catastrophe », L’Homme, 190 | 2009, [En ligne], mis en ligne le 25 mai 2009.
Comment les hommes interprètent-ils les catastrophes en fonction de leur conception du monde ? Comment s’en protègent-ils ou s’en relèvent-ils ? Ces questions sont au cœur du projet Scénario catastrophe, à la fois titre d’un ouvrage collectif et d’une exposition organisée par le Musée d’ethnographie de Genève, de mars 2007 à janvier 2008.
Quand le politique émerge sur la scène du d#### ésastre.
Revet, Sandrine (2008) « Quand le politique émerge sur la scène du désastre. Catastrophes naturelles, figures de vulnérables et prises de parole. », Actes du colloque international Terrains d’asile. Corps, espaces, politiques du programme ASILES (CEAf, IRIS, TERRA)
Résumé : Les catastrophes dites « naturelles » donnent lieu depuis une quinzaine d’années au déploiement d’un nouveau monde d’acteurs, de pratiques et de discours, au croisement de la sphère des secours et de celle de la prévention. Ces acteurs internationaux contribuent à la production de modèles de réponse et de prévention aux catastrophes naturelles. A travers ces modèles, se dessine une image de la victime de catastrophe construite autour de plusieurs figures de la vulnérabilité, qui renvoient à la fois à des caractéristiques physiques et à des situations sociales (enfants, femmes enceintes, personnes âgées, personnes sans-abris, personnes déplacées, personnes souffrant d’un handicap, illettrés…).
Dans le même temps, au cours des situations provoquées par ces catastrophes, (assistance, déplacement, reconstruction…), d’autres figures de victimes ont la possibilité de se manifester. Prises de paroles, protestations, manifestations, résistances individuelles ou collectives sont autant de stratégies et de tactiques utilisées par les « victimes » pour faire entendre leur voix. Je propose dans cette communication de présenter des tactiques et des mobilisations observées dans le sillage d’une catastrophe naturelle qui a eu lieu au Venezuela en 1999, ainsi que les actions mises en oeuvre par une coalition d’organisations sociales, le People’s Hurricane Relief Fund (PHRF) aux Etats-Unis après le passage de l’ouragan Katrina en août 2005.
Au Venezuela, les prises de parole ont eu lieu au cours des différentes phases de l’après-catastrophe (assistance dans les refuges, déplacement, reconstruction). En Louisiane, le PHRF a notamment organisé en août 2007, pour le deuxième anniversaire du passage de l’ouragan, un Tribunal International des droits de l’homme pour mettre en regard le traitement de la catastrophe et les conventions internationales, notamment en termes de droits de l’homme et de droit humanitaire. Leurs revendications font émerger la figure du « survivor » (survivant) tout en s’appuyant sur différentes figures de « vulnérables » (afro, femmes, déplacés, réfugiés etc…).
Dans les deux cas, c’est l’apparition de formes de politique sur des scènes qui se prétendent mues par l’urgence et la nécessité et caractérisées par leur caractère purement technique qui m’intéresse.
Langumier Julien, 2008, « Appropriations locales de la tragédie collective. Approche ethnologique des inondations de novembre 1999 à Cuxac d’Aude », Développement durable et territoire, Dossier 11 : Catastrophes et Territoires.
Résumé Les approches inductive et déductive du lien entre catastrophe et territoire conduisent respectivement à la chronique d’une catastrophe annoncée ou à l’analyse des conséquences du désastre. Dans les deux cas, elles relèvent d’un point de vue extérieur et synthétique sur (…)
Langumier Julien, 2007, « Le modèle périurbain à l’épreuve de la catastrophe », Métropoles, 1, Varia, [En ligne], mis en ligne le 21 mai 2007.
Résumé
Le modèle périurbain pavillonnaire est questionné à partir d’une démarche ethnographique conduite sur un village du Narbonnais touché par des inondations catastrophiques. L’histoire de ce mode d’urbanisation montre les liens forts qui existent avec les dynamiques territoriales, en l’occurrence la crise viticole des années soixante-dix. L’inondation de 1999 perturbe ensuite les pratiques domestiques et conduit les sinistrés à redéfinir leur mode d’habiter en délaissant le bonheur pavillonnaire au profit de la quête de sécurité. Les discours des gestionnaires connaissent enfin un renversement depuis le développement urbain des campagnes des années quatre-vingt à l’imposition de la “culture du risque” dans ces quartiers à l’avenir incertain. L’approche ethnologique suit les multiples recompositions du modèle périurbain à travers l’histoire d’un territoire, les pratiques des habitants et les discours des gestionnaires.
Abstract
Suburbanisation is about to represent an unsustainable model of urban development for consummating space, energy and equipments. In this context, the tragic floods which affected Cuxac d’Aude village (Aude, France) in 1999 can be explained by hazardous choices of planning suburban neighbourhood in risky places. The ethnographical research proposes an other approach which focuses on the bonds with the territory and the residential practices. For the deep wine crises of the 70’s and 80’s in Languedoc, the urbanization of old vineyards participates to the modernization of rural areas. After the floods, the inhabitants define new domestic practices in damaged houses. The suburban villa is no more the modern symbol of happiness but is the place of fear, stress and risk culture.
Violaine Girard, Julien Langumier, 2006, “Risques et catastrophe : de l’enquête de terrain à l’objet de recherche”, Genèses, n° 63, pp. 128-142
Résumé
La confrontation de deux terrains, l’un touché par des inondations, l’autre lieu d’implantation d’industries dangereuses, permet de questionner l’articulation de l’enquête de terrain avec la construction de l’objet de recherche. L’évidence de la catastrophe et, à l’inverse, la question fuyante des risques montrent l’intérêt d’un retour réflexif sur les parcours d’enquête. Les diverses positions assignées à l’enquêteur et la multiplication des entrées pour l’enquêtrice renvoient à la façon dont les groupes d’habitants, les gestionnaires ou les élus se saisissent de ces questions pour les constituer ou non en enjeux locaux.
Abstract
The comparison of two fields – one affected by floods, the other the location of hazardous industries – allows us to examine the connection between field-work and the construction of a research object. The evidence of a catastrophe and, conversely, the elusive issue of risk, reveal the inherent interest of taking a new reflexive look at survey processes. The various positions assigned to the investigator and the increasing number of entry points for survey taking indicate how the groups of inhabitants, managers and local officials took up these questions and turned them or did not turn them into local issues.
Plan de l’article
Revet, Sandrine ( 2006) Anthropologie d’une catastrophe. Les coulées de boue de 1999 sur le Littoral Central vénézuélien . Thèse de doctorat en anthropologie, soutenue le 13 décembre 2006 à l’Institut des Hautes Etudes de l’Amérique latine (IHEAL / Paris III – Sorbonne nouvelle), sous la direction de Michel Agier.
Le 15 décembre 1999, de puissantes coulées de boue s’abattent sur le Littoral vénézuélien, détruisant une grande partie des infrastructures de l’Etat de Vargas et tuant de nombreuses personnes. (…)
Langumier Julien, 2006, Survivre à la catastrophe : paroles et récits d’un territoire inondé. Contribution à une ethnologie de l’événement à partir de la crue de l’Aude de 1999, thèse de doctorat en ethnologie et anthropologie sociale, EHESS, Paris.
Résumé
Les inondations dramatiques du 13 novembre 1999 qui ont touché le village de Cuxac d’Aude se manifestent dans les années qui suivent par la prolixité des habitants et des gestionnaires. A défaut de faire l’expérience de la catastrophe, le chercheur est confronté à divers événements de parole qui constituent son terrain de recherche. Le retour réflexif sur l’enquête permet d’identifier trois manières dont les informateurs se saisissent de la catastrophe par la parole et dont l’articulation fait toute la spécificité de l’objet de recherche. La première partie s’intéresse aux récits de la catastrophe dont l’analyse repose sur le contenu mais aussi sur les pratiques de témoignage. Le drame du sauvetage et la souillure de l’univers domestique sont rapportés aux diverses frontières du récit : témoignage public ou privé, propos dicible ou indicible, parole saine ou pathologique. Au cours de la narration, se joue l’élaboration de la condition de victime en même temps que la relégation sociale des sinistrés vers les populations en difficulté. Il s’agit d’appréhender les émotions de la catastrophe exprimées dans ces récits en adoptant une posture critique par rapport à la réduction psychologisante du drame : en quoi les inondations constituent-elles aussi une expérience sociale ? La seconde partie porte sur les explications des événements de 1999 proposées par les habitants et les gestionnaires mais aussi par l’enquêteur lui-même. La nécessité d’interpréter un événement malheureux est rapportée à des univers sociaux particuliers. La logique de l’accusation constitue le principal ressort explicatif mais les responsables désignés ne sont pas les mêmes chez les nouveaux périurbains, les anciens viticulteurs ou les gestionnaires. La configuration sociale du village ou le système d’acteurs institutionnel permet de comprendre comment sont désignés certains responsables. L’inclusion réflexive de l’enquêteur dans cette quête d’explications correspond au souci d’expliciter l’orientation de l’enquête ethnographique. La position du chercheur reste partagée entre la compréhension de la catastrophe et l’analyse de la compréhension qu’en ont les informateurs. Enfin, la troisième partie rend compte de l’élaboration du souvenir de la catastrophe réactivé à chaque nouvelle crue et en même temps contraint par l’histoire du village. L’oscillation de la mémoire, entre souvenir et oubli des inondations, et le balancement de la croyance, entre peur et déni du danger, témoignent des stratégies pour mettre à distance le risque de retour de l’inondation et utiliser la catastrophe comme une ressource identitaire. Dans quelle mesure les événements de 1999 participent-ils au conflit latent qui trouve ses origines dans la transformation d’un bourg viticole en un village périurbain ? Ce découpage de la catastrophe selon l’événement-récit, l’événement-cause et enfin l’événement-mémoire correspond à la dynamique de la recherche qui a progressivement réinscrit l’événement extraordinaire dans le quotidien saisi par l’enquête ethnographique. Les inondations de 1999 constituent alors le point de départ d’un récit, en perpétuelle recréation, construit collectivement, dans des interactions localisées. Au plus près des propos des informateurs, la thèse montre comment le rapport à l’événement se joue en grande partie dans la relation à autrui.
Abstract
The tragic floods which affected on the 13th of November 1999 Cuxac d’Aude village have made for the following years the inhabitants and risk managers very prolix. For not having experienced the catastrophe, the investigator faced different ‘speech events’ which constituted his corpus. Through the story of the rescue, the accounts of the tragedy contribute to the construction of a victim identity and through the description of material destruction, they show the social relegation of flood victims. The unfortunate event requires explanations following the logic of accusation in specific ways for inhabitants and administrators. Finally, fluctuations in memory – gaps and oversights within the accounts – and belief instability – fear and denial of danger – are part of the strategies used to dismiss the risk of a new flood. This shows also a certain use of the catastrophe for the various groups of inhabitants to demand recognition. The distinction between account-event, cause-event and memory-event results from the way people take up the disaster through the speech, which is analysed by a reflexive look at the ground survey.
Editions Karthala, 2023
Événements exceptionnels appelant une réponse rapide, les catastrophes se gouvernent. Elles impliquent les autorités locales et nationales, des organisations non gouvernementales, des experts et des scientifiques, des agences multilatérales et les habitants eux-mêmes. Elles mettent en jeu des instruments et des dispositifs variés de politique publique.
La grippe aviaire à Hong Kong en 2009, les coulées de boue d’Alma Ata au Kazakhstan dans les années 1960, le Tsunami de 2004…
This tenth issue of the CE.R.CO.’s Quaderni stems from an international conference held at Bergamo University in 2009 and attempts to overcome the customary “division of labour” separating development-related issues from those concerning emergency. Despite different purposes and temporalities of action, emergency and development have in a certain sense become hybridized and juxtaposed, if not at a programmatic level, then often in the contexts where the intervention takes place. This volume is intended to accompany, from an anthropological perspective hinging on the experience of fieldwork, the process of translating into practice styles of intervention and action strategies that are rapidly making headway in the field of international aid. The scholars involved in the conference made an in-depth analysis of several issues : the dynamics underlying the “regime of exception” that characterizes current humanitarian emergencies ; the political, cultural, and emotional processes that trigger disastrous circumstances when human communities are caught in vulnerable positions ; the evolution of cooperation policies as an attempt to respond to criticism of Development advanced by both academics and practitioners ‒ such as South-South cooperation, decentralized cooperation, or the use of home town associations, migrant remittances and microcredit programmes as engines of local development.
Langumier Julien (dir.), 2020, L’inondation dans les paysages du Rhône. Pour une mémoire contemporaine des risques de crue, Maison d’à côté, Bruxelles, livre-dvd
Cet ouvrage collectif est le fruit d’une démarche innovante et exploratoire lancée sous la forme d’un appel à projets en mars 2008 dans le cadre du volet “Inondation” du Plan Rhône pour « développer la mémoire des inondations et sensibiliser les populations au risque ». Partant d’analyses critiques issues de la recherche en sciences sociales sur la notion de “culture du risque”, il s’agit d’investir le champ de l’action et de l’opérationnel en expérimentant des formes nouvelles de sensibilisation des publics sur la question des risques.
Le parti-pris a consisté à faire appel à des acteurs scientifiques, culturels et artistiques pour décliner dans des réalisations concrètes les objectifs de l’action publique en matière d’information, de sensibilisation et de prévention des populations : installations monumentales et oniriques dans l’espace public, balades urbaines mêlant débat citoyen et vulgarisation scientifique, exposition itinérante investissant les différents lieux et facettes du fleuve, exposition de photographies sonores réalisées à partir de paysages, de portraits et d’entretiens sociologiques et enfin un documentaire audiovisuel sur la mémoire de la crue de 1990 et l’histoire de l’aménagement du territoire sur le Rhône à l’amont de Lyon.
La publication revient sur ces cinq projets, qui ont été réalisés sur l’ensemble du linéaire du fleuve Rhône d’avril à novembre 2009, en tentant de restituer la démarche suivie mais aussi de rendre ces projets le plus accessibles possible à travers textes, images et films structurés sous le format original du livre-dvd.
Revet, Sandrine (2007) Anthropologie d’une catastrophe. Les coulées de boue de 1999 sur le Littoral central vénézuélien. Presses de la Sorbonne Nouvelle, Paris, 366p.
Le 15 décembre 1999, de puissantes inondations s’abattent sur le Venezuela. Elles provoquent des coulées de boue meurtrières dans une grande partie de l’État côtier et urbain de Vargas. À partir d’une enquête ethnographique qui débute quelques mois après l’événement, au moment de l’intervention des acteurs humanitaires, et se poursuit jusqu’en 2005 au cours de la reconstruction de la région, cet ouvrage porte un regard anthropologique sur cette catastrophe « naturelle ».
Il s’agit ici de saisir, au-delà du compte-rendu rapide, global, inquiet et désabusé que les médias nous offrent de ces crises, tout ce qui se produit dans les failles et dans les fissures de cette catastrophe. Il s’agit également de comprendre comment un ensemble de phénomènes physiques (pluies, coulées de boue, glissements de terrain, chutes de pierres…) devient un événement social : La Tragedia. Dans cette perspective, la catastrophe est appréhendée non comme une donnée, mais comme une construction.
En analysant comment se déclinent les différentes phases de l’urgence (survie, secours, assistance) puis de la reconstruction, en s’interrogeant sur les multiples façons de donner du sens au désastre et en replaçant l’événement dans une perspective historique à long terme, l’auteur élabore une réflexion sur la façon dont les sociétés contemporaines affrontent et dénouent de telles tragédies.
L’ouvrage collectif de Fabrice Fernandez, Samuel Lézé et Hélène Marche propose, dans le champ de la santé, une lecture sociale des émotions. La catastrophe apparaît alors comme un lieu affecté où les interventions institutionnelles de prise en charge des populations se confrontent aux pratiques des sinistrés.
Fernandez Fabrice, Samuel Lézé, Hélène Marche (dir.), 2008, Le langage social des émotions. Etudes sur les rapports au corps et à la santé, Editions Economica-Anthropos, Paris
Présentation
Cet ouvrage propose une introduction vivante à un domaine de recherche longtemps délaissé par les sciences sociales : les émotions, qui loin de se réduire à une réalité exclusivement intérieure, sont aussi des composantes essentielles de notre vie sociale.
Le champ de la santé est un observatoire privilégié pour déchiffrer, par l’étude des rapports de force qui se glissent au cœur de notre vie intime, le langage social des émotions. Selon les situations et les interactions, comment s’opère le contrôle des sensations et des expressions corporelles et quelles significations sont attribuées à nos émotions dévoilées ? Quel type de travail émotionnel est mis en oeuvre par les professionnels et par les profanes, et surtout quelle relation de pouvoir révèle-t-il, dans ces espaces où le corps nous rappelle sans cesse notre vulnérabilité (hôpitaux, maisons de retraite, pompes funèbres, etc.) ?
S’appuyant sur des études de cas circonscrites, de situations diversifiées depuis la prise en charge du cancer, de la psychose ou de la vieillesse jusqu’aux expériences de sortie de toxicomanie ou du traitement de la mort, les contributrices et contributeurs de cet ouvrage, sociologues et anthropologues, dévoilent, à partir de leurs matériaux de recherches respectifs, ce rôle pivot des émotions, révélateur des tensions qui parcourent la société toute entière.
Résumé de la contribution de Julien Langumier : Soutien psychologique et culture du risque : deux réponses institutionnelles contraires face aux émotions de la catastrophe
L’enquête ethnographique d’un village sinistré par les inondations de l’Aude de 1999 identifie deux formes de prises en charge des émotions de la catastrophe par les autorités publiques. Des psychiatres et psychologues hospitaliers sont dépêchés sur place dans le cadre des cellules d’urgence médico-psychologique pour soutenir ponctuellement la population pendant la crise. Dans le temps qui suit l’événement, un discours sur la « culture du risque » destiné aux habitants émerge ensuite chez les techniciens et les gestionnaires locaux. La confrontation des praticiens hospitaliers au terrain de la catastrophe conduit à une hybridation sociale du dispositif médical. La culture du risque apparaît comme un discours que les techniciens adoptent par défaut après avoir renoncé à protéger les quartiers inondés par de nouveaux ouvrages. Les psychologues et psychiatres des cellules témoignent des attentes politiques à l’égard de leurs interventions qui sont supposées participer à l’apaisement social de la crise. Les acteurs de l’aménagement tentent de dédouaner leurs responsabilités à travers la reconnaissance de l’importance de la mémoire des populations dans la prévention des risques. Ces deux types d’interventions publiques appellent une approche interactionniste tant elles se construisent dans la réévaluation de l’identité de chacun des groupes (habitants, professionnels de santé mentale et techniciens) et à travers l’adaptation de leurs pratiques. Dans ce réajustement des rôles, se lisent les enjeux politiques relatifs à la gestion du risque (lors de la crise ou dans le temps qui suit l’événement). La signification de ces deux interventions apparaît cependant contraire. Les cellules psychologiques placent les habitants du côté des victimes qui ne sont pas responsables de leur infortune alors que la culture du risque appelle à responsabiliser les populations en leur demandant d’assumer le fait de vivre avec le danger.
Sommaire
Introduction.
Les nouvelles conduites émotionnelles comme enjeu de sciences sociales
Fabrice Fernandez, Samuel Lézé et Hélène Marche.
Première partie : La mise en forme des émotions
Le travail émotionnel à l’épreuve de la transformation du système de soins
Marcel Drulhe
Émotions et sentiments dans le travail de soin professionnel et profane
Michel Castra et Geneviève Cresson
Le contrôle des émotions au travail. Le cas des infirmières hospitalières et des policiers de voie publique
Marc Loriol et Sandrine Caroly
Le travail émotionnel et l’expérience du cancer. Un détour par les usages sociaux du rire
Hélène Marche
Émotions et interactions dans les pompes funèbres. Les ambivalences de l’intéressement
Julien Bernard
De la négation à la revalorisation. Quelques enjeux de la prise en charge des émotions en chambre mortuaire
Judith Wolf
Seconde partie : L’objectivation des états émotionnels
Hôpital silence ! Le travail émotionnel des soignants
Catherine Mercadier
Tour de vaisselle et compassion. L’implication des bénévoles dans un dispositif de séjour pour personnes âgées
Gérard Rimbert
Réfléchir l’écho psychotique. Notes sur l’usage de la psychanalyse dans un hôpital de jour pour adolescent
Samuel Lézé
Soutien psychologique et culture du risque. Deux réponses institutionnelles contraires face aux émotions de la catastrophe
Julien Langumier
« Dépasser les mots ». Étude sur le pouvoir des émotions au sein d’une fraternité de dépendants
Fabrice Fernandez
La mise en texte. Approche anthropologique des décès d’enfants dans quelques autobiographies contemporaines
Yannick Jaffré
Langumier Julien, 2008, Survivre à l’inondation. Pour une ethnologie de la catastrophe. Préface de Françoise Zonabend, ENS Editions, Lyon.
13 novembre 1999 : le village de Cuxac-d’Aude est touché par les inondations de l’Aude. Alors que cinq victimes sont dénombrées et que plus de quatre-vingt pour cent de la commune est sinistrée, l’intense médiatisation ainsi que la mobilisation des responsables institutionnels font de Cuxac-d’Aude un des villages martyrs de la catastrophe.
Sandrine Revet et Mara Benadusi organisent le workshop “Apprivoiser l’incertitude : nouveaux rituels et nouvelles technologies pour faire face aux catastrophes” au prochain congrès de l’EASA.
TRACES OF TRAGEDY : RESHAPING DIFFERENCES, REINVENTING COMMUNITIES AND RETRACING SOCIAL TIES AT THE SCENE OF DISASTER
Saturday, November 19, 2021 : 13:45-17:30 Organizer : Mara Benadusi (University of Catania), email : mara.benadusi@unict.it Chair : Sandrine Revet (CERI - Sciences-Po), email : revet@ceri-sciences-po.org
Disasters give expression to the complex interaction between physical, biological, technological, and socio-cultural processes.
Le colloque s’est déroulé les 17 et 18 juin 2020 à Paris. Vous en trouverez ici les principales conclusions (en anglais)
Disasters and Risks : from Empiricism to Criticism, Paris, France
Organized by the Anthropological Research on Disasters and Risks Association (ACRA, http://www.arcra.fr/), the international symposium Disasters and Risks : from Empiricism to Criticism, was held in CERI Sciences Po Paris on June 17-18, 2020. 16 participants (sociologists, anthropologists, geographers…
This symposium is supported by Sciences Po’s Scientific Advisory Board within the research priority « Politics of Earth », by GDR CNRS “Crises extrêmes” and by the Ministry of Ecology, Energy, Sustainable Development and Sea.
17th of June, 2020
9:00-10:30
Opening : Christian Lequesne, director, CERI-Sciences Po
Introduction : Sandrine Revet et Julien Langumier
Inaugural conference by Anthony Oliver-Smith, Anthropology Department of the University of Florida
10:45-13:00
Le programme du colloque est désormais défini. Celui-ci se tiendra au CERI, 56 rue Jacob dans le 6ème arrondissement de Paris (Métro : Saint-Germain des Prés). Ce colloque a reçu le soutien de la Direction Scientifique de Sciences Po dans le cadre de l’axe prioritaire de recherche « Politiques de la terre », du GDR “Crises extrêmes” du CNRS et du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer.
17 juin 2020
9h00-10h30
L’appel à contribution pour le colloque Catastrophes et risques : de l’empirique à la critique est maintenant clôt. Nous avons reçu de très nombreuses contributions passionnantes et tenons à remercier tous les contributeurs !
Nous entrons maintenant dans la difficile phase de sélection des contributions avec le comité scientifique. La sélection finale sera connue début octobre 2009.
Disaster and risk : from empiricism to criticism
International symposium – 17th-18th June 2020 in Paris (CERI-EHESS)
The widespread media coverage of disasters and our growing and unavoidable awareness of their increasing frequency and intensity under the influence of global warming have been prompting social science to treat disasters and “at risk” situations as research questions during the last two decades.
L’association ARCRA organise un colloque international, en juin 2020, qui s’inscrit dans la continuité des réflexions posées lors de la journée d’étude d’avril 2008, mais élargit la problématique et le champs des sciences sociales concernées.
Appel à communications
Catastrophes et risques : de l’empirique à la critique
Colloque international - 17-18 juin 2020 à Paris (CERI-EHESS)
La large médiatisation des catastrophes technologiques ou naturelles, ainsi que l’annonce de la multiplication.
Premier événement scientifique organisé par l’association ARCRA avec l’aide de l’IRIS et du CREDAL, la journée d’études du 3 avril 2008, qui s’est tenue à l’EHESS à Paris, a contribué à nourrir les échanges en ethnologie sur l’objet catastrophe et risques tout en tissant des liens avec d’autres disciplines : histoire et sociologie notamment.
La journée d’étude est consacrée à l’appréhension du risque et de la catastrophe en ethnologie. La construction de l’objet renvoie à la fois à la manière dont sont définies.
Publié aux éditions Karthala en avril 2023, Le gouvernement des catastrophes est issu du travail collectif coordonné par Sandrine Revet et Julien Langumier à travers notamment les séminaires organisés depuis 2009 et le colloque international de 2020 Catastrophes et risques : de l’empirique à la critique.
Événements exceptionnels appelant une réponse rapide, les catastrophes se gouvernent. Elles impliquent les autorités locales et nationales, des organisations non gouvernementales, des experts.
Différentes disciplines de sciences sociales parmi lesquelles l’anthropologie, la géographie, l´histoire et la sociologie, se sont intéressées, depuis des décennies, à l’étude théorique et méthodologique des risques et des catastrophes. Les progrès accomplis à ce jour montrent qu’un dialogue interdisciplinaire est nécessaire pour travailler sur ces thématiques. C’est ce que nous proposons de faire dans ce séminaire spécialisé.
Les catastrophes sont un objet d’étude pour de nombreux scientifiques, dans les domaines des sciences de la terre, des sciences de l’ingénieur mais aussi des sciences sociales. On assiste au cours du XXème siècle à l’émergence de véritable sous champs disciplinaire : disasters studies, disasters sciences… Or cet « équipement » scientifique des catastrophes répond à de nombreux enjeux : politiques, militants, scientifiques, sociaux, économiques, personnels…
Ce séminaire interdisciplinaire se tient depuis quatre ans maintenant et place les recherches empiriques sur des situations « à risque » ou des catastrophes au cœur de la discussion.
Séminaire Catastrophes et risques 2022 -2023
CERI-Sciences Po 56 rue Jacob, 75006 Paris
Programme
Animateurs : Sandrine Revet (CERI-Sciences Po), Julien Langumier (RIVES/UMR EVS). Contact : revet@ceri-sciences-po.org et langumier@yahoo.fr Ce séminaire interdisciplinaire se tient depuis quatre ans maintenant.
Plusieurs contributeurs du séminaire ont accepté de mettre en ligne un document reprenant les grandes lignes de leur présentation.
Nous les en remercions.
Vous pouvez les télécharger ci-dessous.
Programme
9 septembre : Paul Jobin (CEFC/ Univ.Paris7) : La catastrophe de Fukushima au Japon. Discutante : Sophie Houdart (LESC)
21 octobre : Sophie Houdart (LESC) : Simulation de foules en Chine pour l’exposition universelle. Discutant : Frédéric Keck (LAS)
25 novembre : ATTENTION ! SEANCE REPORTÉE au 30 mars 2022
9 décembre : Nicolas Werth (IHTP). La famine ukrainienne de 1932-1933, crime de masse et désastre démographico-anthropologique. Discutant : Marc Elie (CERCEC)
Séminaire EHESS- CERI – 2020-2021 Catastrophes, risques et sciences sociales Séminaire de centre (GSPM)
Animateurs : Sandrine Revet (GSPM, EHESS- CERI-Sciences Po), Julien Langumier (UMR 5600 - RIVES)
Ce séminaire interdisciplinaire et thématique prend la suite de celui organisé en 2009-2020 et propose de continuer à structurer les échanges entre étudiants et chercheurs de diverses disciplines autour de la question des risques et des catastrophes.
Nous attirons votre attention sur le changement de date d’une des séances du séminaire commun GSPM-EHESS et CERI-Sciences-Po Catastrophes, risques et sciences sociales :
la séance du vendredi 14 mai est annulée (au coeur du week end prolongé de l’ascension) et remplacée par une séance le vendredi 16 avril de 10h à 13h au CERI à Paris consacrée à la présentation par Laure Bonnaud et Emmanuel Martinais de leur ouvrage paru à La documentation française.
Séminaire EHESS (GSPM) – CERI-Sciences Po*
Catastrophes, risques et sciences sociales
Sandrine Revet et Julien Langumier
Toutes les séances se dérouleront : au CERI 56 rue Jacob, 75006 Paris, Salle du conseil (4ème étage) de 10h à 13h sauf la séance exceptionnelle du 16 juin : 15h-18h
Ce séminaire interdisciplinaire et thématique propose de contribuer à structurer les échanges entre étudiants et chercheurs de diverses disciplines autour de la question des risques et des catastrophes.
A partir de février 2020, Julien Langumier et Sandrine Revet animeront ensemble un séminaire conjoint CERI (Sciences Po)-EHESS sur le thème “Catastrophes, risques et sciences sociales”.
Ce séminaire interdisciplinaire et thématique propose de contribuer à structurer les échanges entre étudiants et chercheurs de diverses disciplines autour de la question des risques et des catastrophes. L’entrée thématique sera large (catastrophes « naturelles » ou technologiques, terrains humanitaires, catastrophes…
A la suite de la journée d’études du 3 avril 2008, l’ARCRA a été invitée à contribuer aux réflexions du séminaire du GDRI du Quai Branly le 23 septembre 2008, coordonné par Barbara Glowczewski et Alexandre Soucaille sur la thématique du désastre. L’ensemble des communications du séminaire sont accessibles au format vidéo sur le site des archives audiovisuelles de la recherche.
LANGUMIER Julien, REVET Sandrine, 2008, « Anthropologie des risques et des catastrophes : pour une approches des interactions.
Soutenance de thèse de Jérémy Robert le 26 octobre 2022 - Thèse de géographie de l’Université de Grenoble
Pour une géographie de la gestion de crise : de l’accessibilité aux soins d’urgence à la vulnérabilité du territoire à Lima
Thèse de géographie de l’Université de Grenoble, soutenue le 26 octobre 2022, devant le jury composé de :
Résumé
L’agglomération urbaine de Lima et Callao (9 millions d’habitants) se prépare à un séisme de grande magnitude susceptible de provoquer une crise majeure. Face à cette crise à venir, quelles connaissances peut-on produire sur la vulnérabilité du territoire urbain ? Cette recherche propose de poser les jalons d’une géographie de la gestion de crise à partir de la question de l’accessibilité aux soins à Lima et Callao. C’est une géographie urbaine à la croisée des problématiques du risque, de la crise et de la santé d’urgence, qui aborde frontalement les dimensions spatiales et territoriales de la gestion des situations de crise.
La problématique de recherche s’appuie sur un panorama de grandes crises urbaines et propose une analyse critique des paradigmes de gestion des risques et des catastrophes. Innovante, cette approche géographique impose de saisir conjointement la complexité des situations de crises et la vulnérabilité des grandes agglomérations urbaines. Partant de l’idée que la gestion de crise consiste à mettre en relation des ressources utiles au moment de l’évènement et des espaces vulnérables à secourir en priorité, une base de données géoréférencées des ressources de santé d’urgence à Lima a été construite et utilisée pour analyser les dimensions spatiales et territoriales de la gestion de crise. Différentes vulnérabilités sont mises en évidence : celles des hôpitaux majeurs, celles du dispositif de soins, et celles de la population à travers l’accessibilité aux soins d’urgence. Elles contribuent toutes à la compréhension de la vulnérabilité du territoire.
Ainsi, cette recherche propose de faire de la gestion de crise un véritable objet de recherche de la géographie, capable d’éclairer les questions urbaines au-delà de la problématique des risques. Elle propose de décrypter la vulnérabilité à partir d’une lecture conjointe des dimensions spatiales et territoriales de la gestion de crise au moment de l’événement et des processus de construction de la ville sur le temps long. Cette géographie de la crise dépasse le clivage entre prévention des risques et préparation à la gestion de crise en s’inscrivant dans un continuum risque / crise, et réintroduit le territoire et le politique au cœur de la problématique des risques et des crises en milieu urbain.
Abstract
The urban area of Lima and Callao (9 million inhabitants) is preparing for an earthquake of great magnitude that could entail a major crisis. In front of this coming crisis, what do we know about the vulnerability of this urban territory ? This research study suggests putting the milestones of a geography of crisis management based on the accessibility to emergency healthcare in Lima and Callao. It is an urban geography located at the crossroads of risk, crisis and emergency health issues, which directly tackles the spatial and territorial dimensions of crisis management.
This research study is based on a panorama of big urban crises and presents a critical analysis of the paradigms of risk and crises. This innovative geographical approach aims at seizing both the complexity of crisis situations and the vulnerability of big urban areas. Since crisis management aims at putting in relation the resources that are useful at the moment of the event with the vulnerable spaces that need to be helped first, a georeferenced database of emergency health resources in Lima enables the analysis of the spatial and territorial dimensions of crisis management. Different vulnerabilities are evidenced, such as those of the major hospitals, of the healthcare system and of the population through the accessibility to health facilities in a crisis situation. Each and all of them contributes to understand the vulnerability of the territory.
Thus, this research study considers crisis management as an object of research inside geography, since it helps answering urban problems beyond the concerns of risks and crises. It also suggests working out the issue of vulnerability thanks to a joint understanding of the spatial and territorial dimensions of crisis management at the time of the event and during the building process of the city on the long term. This geography of crisis overtakes the cleavage between risk prevention and preparation for crisis management by being part of a risk / crisis continuum, and reintroduces territory and politics at the heart of risks and crises issues in urban areas.
Soutenance de thèse de Lydie Cabane le 21 décembre 2022 - Thèse pour le doctorat de sociologie, Sciences po Paris
Lydie CABANE, Gouverner les catastrophes. Politiques, savoirs et organisation de la gestion des catastrophes en Afrique du Sud . Thèse pour le doctorat de sociologie, Sciences po Paris, soutenue le 21 décembre 2022, 480p.
Sous la direction d’Olivier Borraz (CNRS – Centre de Sociologie des Organisations).
L’objet de cette thèse est de montrer comment s’élabore un gouvernement des catastrophes en Afrique du Sud à travers le développement d’instruments, de savoirs et d’une profession qui outillent et opérationnalisent l’État, construisent un secteur d’intervention, et orientent par là le sens des catastrophes. La thèse retrace l’émergence d’un souci des catastrophes avec la défense civile, qui constitue les catastrophes en objet d’intervention pour l’État à travers l’élaboration de techniques de planification de l’urgence et la formation d’une profession dans les années 1980, en lien avec la sécurisation de l’État au moment de la répression de la lutte anti-apartheid. Les reconfigurations de la politique au moment de la démocratisation en 1994 s’opèrent en conjonction de transformations globales qui, au même moment, promeuvent des modèles de « gestion des risques de catastrophes ». Pour expliquer la transformation conséquente de l’État, la thèse montre l’importance des circulations des experts, des savoirs et des instruments, mais aussi leur localisation, par un processus d’« académisation » qui ancre les sciences des catastrophes dans l’université. Ces dernières contribuent à redéfinir les catastrophes comme des risques affectant les populations vulnérables, et par leurs savoirs, réorientent l’action de l’État. Ces nouveaux outils, savoirs, et politiques participent à la mise en place d’un État protecteur des populations « vulnérables », mais dont l’étendue demeure limitée par les contradictions politiques de l’État post-apartheid, les contraintes bureaucratiques des gouvernements locaux ainsi que les reconfigurations de la profession.
Mots clés : Risques, catastrophes, État, science, internationalisation, Afrique du Sud, politique publique, profession, organisation, crise, migration, vulnérabilité, défense civile.
This dissertation analyses the making of a government of disasters in South Africa through the development of instruments, knowledge, organisations and professions that rendered disasters governable and operationalized the state. This process finds its origins in the rise of civil defence from the mid-20th century, that constituted disasters as an object of intervention for the state through emergency planning techniques as well as the formation of a profession in the 1980s to protect the state and its critical infrastructures from anti-apartheid protests. In 1994, the conjunction between the democratic transition and simultaneous global transformations that were promoting models of “disaster management”, led to re-orientate the way disasters were governed through the circulation of experts, knowledge and policy models. The institutionalisation of disaster management within the state, its local organisations and the profession participated to reshape the form and the extent of the state. Notions of risk and vulnerability came to redefine political relations between the state and citizens, by circumscribing new objects of protection and designing “vulnerable population” as beneficiaries of the benevolence of the state. This reconfiguration is intertwined with a parallel process of “academisation” of the knowledge on disasters and the making of a new discipline. Disaster science mobilized to define and describe vulnerabilities, though it is caught in a never-ending conflict with professionals and the state on the operationalisation of this new understanding of disasters. This conflict shapes the government of disasters and reveals contradictions within the state.
Key words : Risk, disaster, state, science, internationalisation, South Africa, public policy, profession, organisation, crisis, migration, vulnerability, civil defense.
Romain Huret vient de publier Katrina, 2005. L’ouragan, l’Etat et les pauvres aux Etats-Unis,Ed. EHESS.
Inertie programmée ou raté bureaucratique ? Au-delà du scandale civique, Romain Huret démontre que Katrina est le résultat de la politique sociale de l’État contractuel, mis en place depuis les années 1980 par les conservateurs au pouvoir. En déployant la longue chaîne des choix politiques à l’origine de la catastrophe, en particulier la privatisation des services publics, il rappelle les coûts sociaux de politiques privilégiant la sécurité militaire au détriment de la sécurité sociale.
Sortie de l’ouvrage de l’anthropologue Frédéric Keck : Un monde grippé, chez Flammarion.
Frédéric Keck vient de publier Un monde grippé chez Flammarion.
Un tour du monde des virus qui émergent, des animaux qui les transmettent et des humains qui s’en protègent. Pour l’auteur, la grippe suscite des émotions collectives parce qu’elle envisage l’arrêt possible de la circulation des êtres vivants. Un horizon catastrophique qui ouvre de nouvelles perspectives sur les relations entre les hommes et les animaux dans les sociétés globalisées.
Le 21 septembre 2020, rencontre débat avec Sandrine Revet à la Fondation CRASH de Médecins Sans Frontières.
Sandrine Revet a été invitée par la Fondation CRASH de Médecins sans Frontières à présenter son ouvrage “Anthropologie d’une catastrophe” et ses travaux plus récents sur les organisations internationales et la gestion des catastrophes naturelles.
Dans le cadre de ses activités pour le volet inondation du Plan Rhône, Julien Langumier réalise un bulletin de veille scientifique semestriel, non exhaustif, éclectique et qui n’engage que son auteur. Il est centré sur la notion de “culture du risque”, catégorie gestionnaire critiquée à partir de l’actualité scientifique : manifestations culturelles, colloques, publications, travaux de recherche en cours…
Dans le cadre de ses activités pour le volet inondation du Plan Rhône, Julien Langumier réalise un bulletin de veille scientifique semestriel, non exhaustif, éclectique et qui n’engage que son auteur. Il est centré sur la notion de “culture du risque”, catégorie gestionnaire critiquée à partir de l’actualité scientifique : manifestations culturelles, colloques, publications, travaux de recherche en cours…
Le travail du photographe David Desaleux et du sociologue Jérôme Huguet qui est exposé de septembre à novembre 2009 dans cinq communes du linéaire rhodanien, repose sur une articulation subtile entre le travail d’enquête sociologique conduit à partir d’entretiens et la prise de vue photographique en deux grandes séries de portraits et de paysages. Ce binôme propose ainsi une exposition de photographies sonores, alliant au portrait des personnes concernées par le fleuve leurs témoignages. Le travail, élaboré en réponse à une commande institutionnelle sur la question de la sensibilisation aux risques d’inondations du Rhône, va au-delà en apportant un éclairage plus large sur les multiples rapports entretenus avec le fleuve : gestion technique, expérience des crues anciennes, espace naturel, lieu récréatif, itinéraire de navigation, territoire de recherche, mais aussi source d’un imaginaire particulier lié au fleuve. Sur le plan méthodologique, ce qui est remarquable, c’est bien la complémentarité entre le texte sociologique et les prises de vue photographiques : l’image ne vient pas illustrer le texte, pas plus que ce dernier n’est là pour commenter les images. Les deux supports propose deux entrées et finalement deux regards distincts sur les rapports à l’environnement qui relèvent d’ailleurs autant d’une appréhension sensible que de l’élaboration d’un discours.
Enfin, dernier élément de cette recherche approfondie sur les relations entre matériau sociologique et image photographique, les auteurs proposent des « images d’imaginaires » qui exploitent les possibilités du photomontage pour créer des images traduisant l’imaginaire que les interviewés expriment au cours des entretiens.
L’ensemble du travail est accessible sur le site Internet.
La 11ème conférence de l’Association Européenne des Anthropologues Sociaux (EASA) aura lieu en 2020. Elle a pour thème Crisis and Imagination. L’appel pour organiser un Workshop est ouvert jusqu’au 15 octobre. Voir : http://www.easaonline.org/conferences/easa10/index.htm
Crisis and imagination
At the beginning of the twenty-first century, a global economic crisis reminds us of the fragility of both our institutions and our epistemologies. Political, cultural, economic, religious, ecological, demographic, medical and military crises increasingly appear to define our world and to delimit the boundaries of the knowable as well as the possibilities for collective action. The “old” crises which occupied the attention of anthropology in the past : acculturation, (de)colonisation, ecological adaptation, etc., were seen (perhaps narrowly) to affect mostly those studied by anthropologists. Now anthropologists are also confronting the crises which affect their own societies : climate change, the limits of non-renewable energy, refugee flows and mass migration, pandemics, resource wars, “human rights interventions.” processes of new state formation, increasingly powerful biotechnological interventions, criminal commodity networks, radicalisation of secularist and fundamentalist discourses, the chaos borne of global neoliberal economics.
And yet, an anthropology of crisis needs to be reflexive — we must be aware that terms such as “crisis” are themselves imaginative social constructs and reflect particular points of view. Many crises may appear as such only in retrospect, and only from particular theoretical or political points of view. On the other hand, organic, gradual social-historical changes may at times appear as crises to those involved in them, yet in retrospect appear as natural and necessary developments.
Discourses of crisis, like those of “emergency,” seem to imply that particular events are deviations from a normal and proper order of things, when they may in fact be the normal products of that order. Responding to events as “crises” can substitute for the recognition of continuity as well as change, and mask opportunities for re-making the social order. Framing events in terms of crisis may act to legitimate and even to necessitate exceptional interventions, “rapid” appraisals rather than long-term research, and “practical” rather than theoretical research orientations.
Anthropology has long studied crises and the responses and adaptations societies make to them. Only occasionally, however (for example, in its deconstructionist, historical, and reflexive turns) has our discipline dwelled upon the fact that Anthropology itself had its origins during a series of European crises – wars of religion and state-formation, the beginnings of capitalism and industrialisation, and the European exploration and colonisation of large parts of the world. Anthropology, as a discipline, represents an imaginative response to and a critical reflection upon these crises. We could benefit from reminding ourselves that both our own discipline and many social phenomena we study are born of crises and carry their traces into the present.
How should anthropology respond to the present global crises ? What can we contribute, as both scholars and citizens, to their resolution ? Should “problem-solving” become a primary mission of anthropology ? Perhaps we should resist pressure to reframe our discipline in terms of its “practical use” in managing crisis, insisting upon its more fundamental scientific role in furthering the understanding of human society. Such a position would reflect an awareness that “crises” frequently have their origins in acts of imagining.
Many of the current crises have their origins as failures of imagination, as paradigms, ideologies, world-views prove unable to anticipate or adapt to changing circumstances. For this reason we would like to focus on the role of imagination in current crises. By imagination we mean : actual or emergent attempts to understand, reintegrate, undermine, repair, create alternatives to, or reconceptualise global, local, environmental, social and intellectual orders. Anthropology has studied many types of imaginative responses to crisis : syncretism, cargo cults, resistance to domination, “imagined communities,” “invention of tradition,” etc. and is now studying new examples of “imagination” : neo-religions, fundamentalisms, the alter-globalisation movements, the “post-human” turn, etc. Imaginative interventions may cause crises when they succeed and/or when they fail (take for example the new financial technologies, or neo-conservative warfare). Many social phenomena are born of crisis, but, we would suggest, all are the products of imaginative activity – whether it be the concrete imagination of myths, material culture, and “subsistence,” the realms of ideology, etc. A focus on imagination (and crisis) also brings to the fore the situatedness of imagination : it can be fiercely local as well as (sometimes) making claims for universality. Anthropology as a discipline has been intimately involved in studying, deconstructing and reimagining social and cultural orders. One of the most-cited benefits of Anthropology has been precisely to demonstrate the range of human possibilities implied by local imaginaries, and the role of innovation – material, ideological, artistic – in social history.
For this reason we would like to invite the participants of the 11th Biennial EASA Conference to reflect both upon crises (past present and future, real or imaginary), and the imaginative acts that are implied – and demanded – by them.
Dans le cadre de ses activités pour le volet inondation du Plan Rhône, Julien Langumier réalise un bulletin de veille scientifique semestriel, non exhaustif, éclectique et qui n’engage que son auteur. Il est centré sur la notion de “culture du risque”, catégorie gestionnaire critiquée à partir de l’actualité scientifique : manifestations culturelles, colloques, publications, travaux de recherche en cours…
Docteur en ethnologie et anthropologie sociale.
Professeur d’anthropologie et de français, Atenisi Institute, Royaume de Tonga
Chercheur associée au Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie (CREDO), Marseille, France.
Co fondatrice et actuelle vice présidente de l’ARCRA.
2006 « Vivre sur une île-volcan. Approche anthropologique des relations entre hommes et volcan à Niuafo’ou (Tonga, Polynésie Occidentale) », thèse de doctorat en ethnologie et anthropologie sociale, soutenue le 10 octobre 2006 à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS Paris), sous la direction de Maurice Godelier. Mention : très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité.
2000 « Des Polynésiens face aux volcans et séismes. L’appropriation sociale des phénomènes telluriques à Tonga, Hawaii et en Nouvelle-Zélande au moment du contact Européen », mémoire de DEA en Sciences Sociales, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS Marseille) sous la direction de Maurice Godelier et Françoise Douaire-Marsaudon. Mention très bien.
QUESADA Cécile, 2005, « Les hommes et leurs volcans : représentations et gestion des phénomènes volcaniques en Polynésie (Hawaii et Royaume de Tonga) », Journal de la Société des Océanistes n°120-121, pp. 63-73.
QUESADA Cécile, 2001, “Men facing earthquakes : the example of Rognes (Bouches-du-Rhône, France)”, High Plains Applied Anthropologist, vol. 21 n°1, pp. 53-61.
QUESADA Cécile, 1999, « Les aires de mariage à Bonifacio : endogamie ou exogamie ? », Strade, n°7, pp. 27-68.
2008, “The volcano as a social actor in Niuafo’ou (Kingdom of Tonga)”, Macmillan Brown Centre for Pacific Studies Lunchtime Seminars, 28 février 2008.
2003, « Réflexions autour des représentations des phénomènes volcaniques », Table Ronde de la Société des Océanistes « De Ralph Bulmer à Peter Dwyer : Pour une nouvelle approche ethnoécologique en Océanie » organisée par Christian Coiffier et Florence Brunois, avril 2003.
2003, « Un volcan et des hommes : socialisation des phénomènes volcaniques aux îles Tonga », séminaire du CREDO, 4 Avril 2003.
Docteur en ethnologie, chercheur associé au laboratoire RIVES - UMR EVS et membre co-fondateur de l’association ARCRA. Anthropologie du proche et du présent sur la question des risques et catastrophes.
LANGUMIER Julien, 2002, « La pollution de l’air dans la presse : une représentation “dramatique”. Étude de la production des quotidiens régionaux de l’agglomération lyonnaise », Pollution atmosphérique, n° 176, pp. 503-512.
LANGUMIER Julien, 2003, « Quand le modèle périurbain prend l’eau », Annales des Ponts et Chaussées, n° 105, Janvier-mars 2003, pp. 49-54.
LANGUMIER Julien, 2005, « Des ouvriers de la fonction publique d’État face aux réformes de modernisation. Enquête auprès des agents d’exploitation de la DDE », Sociétés contemporaines, n° 58, pp. 65-85. En ligne
LANGUMIER Julien, 2006, « Des praticiens psychiatriques face à l’émotion de la catastrophe. Enquête sur les cellules d’urgence médico-psychologique (CUMP) », Face à face, n° 8a. En ligne
LANGUMIER Julien, GIRARD Violaine, 2006, « Risque et catastrophe. De l’enquête de terrain à la construction de l’objet », Genèses, n° 63, pp. 128-142. En ligne
LANGUMIER Julien, 2007, « Le modèle périurbain à l’épreuve de la catastrophe. Ethnographie d’un village du Narbonnais touché par des inondations catastrophiques », Métropoles, 1, Varia, [En ligne], mis en ligne le 21 mai 2007. URL : En ligne
LANGUMIER Julien, DUCHENE François, 2008, « Quartiers populaires de centre ville et travail temporaire : l’implantation d’agences d’intérim dans le quartier de la Guillotière de Lyon », in R. Séchet, I. Garat, D. Zeneidi (dir.), Espaces en transactions, Presses universités de Rennes, pp. 143-165.
LANGUMIER Julien, 2008, « Appropriations locales de la tragédie collective. Approche ethnologique des inondations de novembre 1999 à Cuxac d’Aude », Développement durable et territoire, Dossier 11 : Catastrophes et Territoires, mis en ligne le 6 novembre 2008. URL : En ligne
LANGUMIER Julien, 2008, Survivre à l’inondation. Pour une ethnologie de la catastrophe, ENS Editions, Lyon. En ligne
LANGUMIER Julien, 2008, « Soutien psychologique et culture du risque : deux réponses institutionnelles contraires face aux émotions de la catastrophe », in Hernandez Fabrice, Marche Hélène, Lézé Samuel (dir.), Le langage social des émotions. Etudes sur les rapports au corps et à la santé, Anthropos-Economica, Paris, pp. 320-349.
LANGUMIER Julien, DIAS Dominique, DEMANGE David, 2008, « Mutabilité du périurbain. Le modèle pavillonnaire face aux crises énergétique et environnementale », Annales de la recherche urbaine, n° 104, pp. 149-156. En ligne
LANGUMIER Julien, 2008, « Genèse du risque et mémoires de la catastrophe. Approche ethnographique des inondations dans les Basses Plaines de l’Aude », Pour mémoire, Revue du comité d’histoire du Ministère de l’Ecologie, n° 4, pp. 8-26. En ligne
LANGUMIER Julien, ANCKIERE Marie, 2009, « La remise en eau de la plaine de Piolenc-Mornas face a la constitution d’une culture locale de l’arrangement », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, Volume 9 numéro 1, mis en ligne le 29 mai 2009. URL : En ligne
LANGUMIER Julien, GENTRIC Jessica, 2009, « Inondations des villes, inondations des champs. Norme et territoire dans la prévention des inondations sur l’île de la Barthelasse (Avignon) », Nature sciences et sociétés, 2009-3, Vol. 17, p. 257-265.
LANGUMIER Julien (dir.), 2010, L’inondation dans les paysages du Rhône. Pour une mémoire contemporaine des risques de crue, La Maison d’à côté, Bruxelles, livre-DVD, 100 pages.
LANGUMIER Julien, 2010, « De la cité d’ouvrières au quartier des fleurs. La disparition silencieuse de la Cité Maréchal de Saint-Priest », et LANGUMIER Julien, DUCHENE François, MOREL-JOURNEL Christelle, 2010, « Introduction », « Conclusion », in F. Duchêne (dir.), Cités ouvrières en devenir. Ethnographies d’anciennes enclaves industrielles, Presses de l’Université de Saint-Etienne.
LANGUMIER Julien, JACQUINOD Florence, 2011, « Géovisualisations 3D en action dans l’aménagement du territoire. Stratégies et usages de l’outil à l’occasion de l’étude d’un Plan de Prévention des Risques Inondations », Géocarrefour, n° 85-4, pp. 303-311. En ligne
LANGUMIER Julien, REVET Sandrine, 2011, « Une ethnographie des catastrophes est-elle possible ? Coulées de boue et inondations au Vénézuela et en France », Cahiers d’anthropologie sociale - L’Herne, n°7, pp. 77-90. En ligne
LANGUMIER Julien, 2011, « Mémoire et oubli, peur et déni : dynamiques du risque sur un territoire sinistré », in November V. Pénélas M., Viot P. (dir.), Habiter les territoires à risques, Presses Polytechniques Universitaires Romandes, Lausanne, pp. 165-184
LANGUMIER Julien, 2011, « Des récits de la catastrophe aux représentations du risque », in Bernard Cousin (dir.), Les sociétés méditerranéennes face au risque, Institut français d’archéologie orientale, Le Caire, 2010, pp. 75-88
LANGUMIER Julien, 2011, « “Prendre le risque de la culture pour œuvrer à la culture du risque”. Des projets artistiques pour sensibiliser aux inondations du Rhône », La houille blanche, revue internationale de l’eau, 2011-2, pp. 35-41
LANGUMIER Julien, DESALEUX David, MARTINAIS Emmanuel, 2011, « Enquêter sur la fonction publique d’État. Une approche photosociologique des lieux de travail de l’administration ». ethnographiques.org, Numéro 23 - décembre 2011, En ligne
LANGUMIER Julien, DESALEUX David, MARTINAIS Emmanuel, 2012, État des lieux. Les lieux de l’État, Libel, Lyon.
LANGUMIER Julien, 2012, « Habiter sa maison sinistrée. L’idéal pavillonnaire à l’épreuve de l’inondation », in Orthar N. et Morel-Brochet A. (dir.), La fabrique des modes d’habiter. Homme, lieux et milieux de vie, L’Harmattan, Paris, pp. 145-158.
LANGUMIER Julien, DUCHENE François, MOREL-JOURNEL Christelle, 2013, « Cités ouvrières et patrimonialisation : d’un modèle à ses multiples transformations », Espaces et sociétés, n° 152-153, pp. 35-50.
LANGUMIER Julien et REVET Sandrine (dir.), 2013, Le gouvernement des catastrophes, Karthala, Paris, 286 pages.
LANGUMIER Julien, 2013, « Concerter, négocier, mobiliser. Retour critique sur la “culture du risque” à partir du Plan Rhône en France », in Langumier J. et Revet S. (dir.), 2013, Le gouvernement des catastrophes, Karthala, Paris, pp. 147-184.
LANGUMIER Julien, REVET Sandrine (dir.), 2015, Governing disasters. Beyond risk culture, Palgrave Macmillan, London.
LANGUMIER Julien, GOUTX David, 2015, « Jouer (avec) la catastrophe : sensibilisation des populations aux risques d’inondation », in Laurent Mermet et Nathalie Zaccaï-Reyners (dir.), Au prisme du jeu, Éditions Hermann, Paris, pp. 99-117
Revet Sandrine, Anthropologie d’une catastrophe. Les coulées de boue de 1999 au Venezuela, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2007, Notes de lecture, Politix, 2009/2, pp. 219-223, En ligne
Huret Romain, Katrina 2005. L’ouragan, l’État et les pauvres aux États-Unis, Paris, Éditions de l’EHESS, 2010, Compte-rendu, Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2011, n°58-2, pp. 221-222, En ligne
LANGUMIER Julien, 2002, « Urban air pollution in the regional press : A “dramatic” representation », 12th SRA Europe Annual Meeting 2002, July 21-24, Humboldt University Berlin.
LANGUMIER J. DUCHENE F., 2004, « Quartiers de main d’œuvre intérimaire de l’industrie post-fordiste », communication au colloque Espaces et sociétés aujourd’hui. La géographie sociale dans les sciences sociales et dans l’action, UMR-ESO, Rennes, 21-22 octobre 2004.
LANGUMIER Julien, 2005, « Regards croisés sur les cellules d’urgence médico-psychologique (CUMP) : les profanes et les praticiens face au traumatisme », communication aux Journées scientifiques du réseau « Santé et société », MSH Paris- Nord, 24-25 novembre 2005.
LANGUMIER Julien, 2007, « Survivre à l’inondation et répondre à la catastrophe. Approche ethnographique des populations sinistrées et des acteurs institutionnels de la crise », communication au Séminaire européen Qu’est-ce que la santé mentale ?, E.N.S., Réseau national « Santé & Société », 30 janvier 2007, Paris, En ligne
LANGUMIER Julien, 2007, « Des récits de la catastrophe aux représentations du risque », communication au colloque international La représentation des risques dans l’espace méditerranéen, Université de Provence, 22-23 mars 2007, Aix-en-Provence.
LANGUMIER Julien, 2007, « L’apport de l’ethnologie dans la connaissance des représentations des risques. Des récits de la catastrophe aux dispositifs de prise en charge des populations », communication au colloque Risques environnementaux et changement climatique : quelles réponses sociales ?, UMR PACTE, 28-30 novembre 2007, Grenoble, En ligne
LANGUMIER Julien, DIAS Dominique, DEMANGE David, 2008, « Mutabilité du périurbain. Le modèle pavillonnaire face à la crise énergétique », colloque international SB08MED&EXPO « Vers une ville à bas carbone », 10-11-12 janvier 2008, Centre culturel de la Ville d’Athènes, Grèce.
LANGUMIER Julien, LEROUX Bertrand, DIAS Dominique, 2008, « From urban sprawl critics and compact city promotion… to suburbia mutability interests », Future research areas on Urban Sustainability in Europe, Urban Net Stakeholder Workshop 2, 10-11 juin 2008, Berlin, En ligne
LANGUMIER Julien, CAPELLI Fabien, 2008, « Cours de management versus cours d’anthropologie urbaine. L’enseignement des SHS à deux têtes dans une école d’ingénieur », Approches critiques : quelles conséquences pour la formation des managers ?, Journées approches critiques en management, 23 juin 2008, Ecole de Management de Lyon, Ecully, France, En ligne
LANGUMIER Julien, REVET Sandrine, GIRARD Violaine, QUESADA Cécile, 2008, « Violence, souffrance, mémoires au prisme des risques et des catastrophes », Violence, souffrance, mémoires, Journée d’étude de l’IRIS, EHESS, Paris, 27 mai 2008
LANGUMIER Julien, REVET Sandrine, 2008, « Anthropologie des risques et des catastrophes : pour une approches des interactions “victimes” - “experts” », L’expression du désastre : entre épuisement et création, Journée d’étude du GDRI du musée du quai Branly, 23 septembre 2008, Paris, En ligne
LANGUMIER Julien, 2008, « Relations entre anciens et nouveaux habitants au prisme du rapport établi au risque d’inondations », Ruralités européennes contemporaines : diversités et relations sociales, Colloque international de l’Association des ruralistes français, 13-14 novembre 2008, LER/ ISH, Lyon.
LANGUMIER Julien, 2009, « Les inondations de 1999 dans les Basses Plaines de l’Aude : reconfigurations territoriales », Risque et territoire, Journée d’étude du réseau risque et société, 26 mars 2009, Paris.
LANGUMIER Julien, 2009, « Mémoire et oubli, peur et déni. Dynamique du risque sur un territoire sinistré », Habiter les territoires à risques, Journée d’études de l’Université de Lausanne, Suisse, 30 avril 2009.
LANGUMIER Julien, 2009, “Speeches and silences of the disaster. Ethnography of the 1999 floods in Cuxac d’Aude (France)”, 9th Conference of the European Sociological Association (ESA), September 2-5, Lisbon, Portugal.
LANGUMIER Julien, 2009, « Les inondations du Rhône : mémoire des catastrophes, invisibilité du risque et objet public », Le patrimoine culturel immatériel, une dimension originale dans la mise en valeur du patrimoine fluvial, rencontre du réseau Rhône, 6-7 juillet 2009, Givors, En ligne
LANGUMIER Julien, JACQUINOD Florence, 2009, « Géovisualisation 3 D dans des processus d’aménagement du territoire. La gestion du risque inondation et le développement de parcs éoliens », Journée d’études L’urbanisme et ses études, laboratoire junior MOSAP, ENS-LSH, Lyon, 23 octobre 2009
LANGUMIER Julien, 2010, « “Prendre le risque de la culture pour oeuvrer à la culture du risque”. Des projets artistiques pour sensibiliser aux inondations », Risques d’inondations en Ile de France, 100 ans après les crues de 1910, Colloque de la Société Hydrotechnique de France, 24-25 mars 2010, Paris.
LANGUMIER Julien, 2010, « Chercheur, expert, acteur : hybridations à l’œuvre dans la prévention des risques. Retour réflexif sur les conditions d’enquête “de l’intérieur” des institutions », séminaire SHEAU/Sociosud - UMR G-Eau, ENGREF Montpellier, 1er juillet 2010.
LANGUMIER Julien, DESALEUX David, 2010, « Un commanditaire ethnologue et des porteurs de projet photographe et sociologue. Retour sur une démarche de sensibilisation aux risques d’inondation du Rhône », Artistes et ethnologues : œuvrer ensemble pour quels projets ?, XVIIèmes Rencontres de l’association Rhône-Alpes d’anthropologie (ARA), Musée Dauphinois Grenoble, 2 juillet 2010.
LANGUMIER Julien, 2010, « Retour sur une enquête auprès des agents d’exploitations de l’Equipement (2001). Mises en perspective au regard des réformes actuelles et éléments de méthode », Un ministère en chantiers ? Les réformes du ministère de l’Équipement depuis les années 1990, journée d’études du projet MUTORG-ADMI soutenu par l’ANR, 2 décembre 2010, Sciences-Po Paris.
LANGUMIER Julien, 2011, « Dynamiques périurbaines nourries/confrontées à la catastrophe. Contribution à la réflexion sur la résilience urbaine », séminaire Résilience urbaine, département de géographie de l’ENS, 10 février 2011, Paris, En ligne
LANGUMIER Julien, 2012, « Optimiser le fonctionnement des zones d’expansion des crues du Rhône aval : regard pluridisciplinaire (hydraulique, juridique, économique) sur un dossier complexe », 1ère conférence internationale Recherches et actions au service des fleuves et grandes rivières, IS River, ZABR-GRAIE, Lyon, 26-28 juin.
LANGUMIER Julien, 2012, « La directive européenne Inondation : une nouvelle géographie du risque en rupture avec la politique territorialisée de prévention », séminaire Catastrophe et risque, Sciences-Po CERI, 14 décembre 2012, Paris.
LANGUMIER Julien, DESALEUX David, MARTINAIS Emmanuel, 2013, « Photographie et sciences sociales », Journée d’études Mission Image de l’ENS Lyon, 24 janvier 2013, et exposition Etat des lieux, les lieux de l’Etat, ENS Lyon, 25 janvier – 23 mars 2013.
LANGUMIER Julien, 2013, « Des projets culturels et artistiques pour sensibiliser au risque d’inondation. Retour sur les expériences du Plan Rhône », Journée d’étude L’action artistique comme outil de sensibilisation aux risques, Pôle des arts urbains et laboratoire CITERES (Université Rabelais Tours), 23 mai 2013, Saint-Pierre des Corps.
LANGUMIER Julien et GOUTX David, 2013, « Élargir le cadre de l’information préventive sur les risques d’inondation par la mobilisation des concepts du Jeu », colloque A quoi (vous) sert le concept de jeu ?, Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, 26 août-2 septembre 2013.
LANGUMIER Julien, 2015, « L’impossible mesure de la catastrophe au regard de l’impossible prévention ? Ethnographies des conflits a priori et des logiques d’accusation a posteriori dans la prévention des risques d’inondations », Démesure, 2ème congrès international de l’Association française d’ethnologie et d’anthropologie, 29 juin-2 juillet, Toulouse.
LANGUMIER Julien, 2005, « Land in translation », projet pour le concours d’architecture et d’urbanisme Europan 8 sur un quartier de réfugiés de Larnaca à Chypre (équipe pluridisciplinaire en architecture, urbanisme et sciences sociales)
LANGUMIER Julien, 2005, « Alger - 1er mai 2005 », proposition sélectionnée au Grand Prix 2005 Paris-Match SFR du photoreportage étudiant, En ligne
LANGUMIER Julien, 2007, « In », projet distingué par la commission locale au concours d’architecture et d’urbanisme Europan 9 sur la rénovation de halles industrielles à St Chamond (équipe pluridisciplinaire en architecture, urbanisme, paysage et sciences sociales)
LANGUMIER Julien, 2007, « Du sinistre aux sinistrés. Apports de l’ethnologie sur le risque et la crise », communication au colloque Deuxièmes rencontres entre géographes et assureurs : développement urbain et risque d’inondation dans le Midi, Université Paul Valéry, 8 juin 2007, Montpellier.
LANGUMIER Julien, 2008, « Les pratiques de concertation sur un territoire à risque », La politique de prévention des risques : une compétence partagée, colloque du Ministère de l’Ecologie du Développement et de l’Aménagement Durables, 30 janvier 2008, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.
LANGUMIER Julien, 2008, Workshop : Decolonizing architecture, Department of Architecture, Birzeit University, Palestine. Lecture : “French colonial architecture in Algiers”
LANGUMIER Julien, 2008, « Restitution du travail de thèse et présentation du livre sur le terrain d’enquête », 21 novembre 2008, Municipalité de Cuxac d’Aude.
LANGUMIER Julien, REVET Sandrine, KOTOBI Laurence, 2008, Cultures et/ou culture d’urgence ?, Forum Médecins du Monde, 4 décembre 2008, Paris.
LANGUMIER Julien, 2009, « Reverse - es-rever ? », projet pour le concours d’architecture et d’urbanisme Europan 10, extension de l’urbanisation dans la ville nouvelle de l’Isle d’Abbeau (équipe pluridisciplinaire en architecture, urbanisme et sciences sociales)
LANGUMIER Julien, ROUGÉ Lionel, 2009, Les après-midi du périurbains, CERTU, 7 avril 2008, Lyon.
LANGUMIER Julien, COMBE Claire, BILLY Pascal, 2009, Lyon, une ville sous les eaux ? Histoire d’une gestion des crues du Rhône, Café géographique, 22 avril 2009, Lyon, En ligne
LANGUMIER Julien (dir.), 2009, Un siècle de crue du Rhône. Regard d’un collectionneur, DIREN Rhône-Alpes, 56 pages, En ligne
LANGUMIER Julien, 2012, « La prévention des risques : de la recherche en sciences sociales à l’action publique », Et si on en parlait : changements de climat, changements de société, PRES Lyon, Archives municipales de Lyon, 13 octobre 2012.
LANGUMIER Julien, 2012, « Mémoire du risque : des résultats de recherche en sciences sociales aux actions de sensibilisation du volet “Inondations” du Plan Rhône », Premières rencontres littorales : Vivre le littoral avec la mer : des risques naturels… Et après ?, 23-24 novembre, Rochefort.
Audition au Sénat par la mission commune d’information sur les inondations qui se sont produites dans le Var, et plus largement dans le sud-est de la France au mois de novembre 2011, 12 juin 2012, En ligne
LANGUMIER Julien, 2012, « La prévention des risques : de la recherche en sciences sociales à l’action publique », Et si on en parlait : changements de climat, changements de société, PRES Lyon, Archives municipales de Lyon, 13 octobre 2012.
LANGUMIER Julien, 2012, « Mémoire du risque : des résultats de recherche en sciences sociales aux actions de sensibilisation du volet “Inondations” du Plan Rhône », Premières rencontres littorales : Vivre le littoral avec la mer : des risques naturels… Et après ?, 23-24 novembre, Rochefort.
LANGUMIER Julien, 2013, « La culture du risque : le point de vue de l’ethnologue », Rôle de l’élu dans le développement d’une culture du risque d’inondation, colloque de l’Association des Maires d’Île de France, Assemblée nationale, 10 décembre 2013.
2015,
Audition au Conseil économique, social et environnemental, pour l’étude Les territoires face aux catastrophes naturelles, quels outils pour prévenir les risques ?, 12 mai 2015, http://www.lecese.fr/content/questions-julien-langumier-docteur-en-ethnologie
Anthropologue, chargée de recherche au Centre d’Etudes et de Recherches Internationales (CERI-Sciences-po), co-fondatrice et actuelle présidente de l’ARCRA, elle mène actuellement ses recherches sur les organisations internationales et la gestion du risque et des catastrophes.